L'Eure au Festival de Cannes
Sélectionnée comme membre du jury du Prix de la Jeunesse à Cannes, Coralie Paquelier, une étudiante de Boisemont a monté avec émotion
les marches du Palais des festivals.
La Haute-Normandie est représentée au festival international du film à Cannes : Coralie Paquelier,
une étudiante de Boisemont (Eure) fait partie du jury du Prix de la Jeunesse. Ce prix récompense
un film (1re, 2e et 3e œuvre d'un cinéaste) choisi parmi les deux sélections du Festival : Compétition
officielle et Un certain regard.

Agée de 19 ans, Coralie a donc monté, dans sa belle robe noire à pois blancs, les célèbres
marches du Palais des festivals aux côtés des plus grands noms du cinéma international. Un
rêve pour cette jeune fille qui, à l'âge de 5 ans, a tourné dans Madame Bovary de Claude
Chabrol. Depuis, cette passion ne l'a pas quittée, si bien qu'aujourd'hui elle est en première année
de DEUG, mention art de la scène et de l'écran à la fac d'Amiens.
Isabelle Huppert et Jean Yanne
« Je voudrais travailler dans le cinéma, dans un magazine par exemple. Voire être scripte ou
assistante, et essayer, à côté, d'être comédienne peut-être juste en amateur
», confie Coralie.
Son amour de la scène - ou plutôt du théâtre - elle la doit à sa baby-sitter.
« Avec elle, on faisait des spectacles devant nos parents. C'était très drôle et j'ai
adoré ça. Ma passion pour le cinéma me vient de ma cousine. »
Coralie se souvient de ce petit rôle de figurante qu'elle a tenu dans Madame Bovary, il y a près
de quinze ans. Pour les besoins du tournage, Claude Chabrol avait planté sa caméra à Lyons-la-Forêt.
« On m'avait déguisée en garçon et je ne comprenais pas du tout ce que je faisais, se
souvient-elle. Mais je me suis beaucoup amusée. »
Coralie n'a jamais vu le film : « Petite, mes parents m'ont interdit de le regarder car il y avait des scènes
violentes.
Je ne l'ai toujours pas vu. Je ne sais même pas si j'apparais dedans. Je me souviens que les vedettes
étaient Isabelle Huppert et Jean Yanne. »

Sur la voie du 7e art
Sélectionnée parmi des centaines de candidats pour former le jury du Prix de la Jeunesse à
Cannes, Coralie a dû parfaire ses connaissances du septième art avant de s'envoler pour la Croisette.
« Je me suis plongée dedans toute cette année, avoue-t-elle modestement. Le comité de
sélection a trouvé originale sa lettre de motivation : une
bande dessinée qui la met en scène en critique de films », souligne Luce Namer, chargée
de communication au ministère de la Jeunesse, des sports et de la Vie associative, à l'origine de
ce Prix de la Jeunesse, dont la marraine est cette année la comédienne Cécile de France, César
du meilleur espoir féminin du cinéma en 2003.
« J'ai pris beaucoup de plaisir à faire cette bande dessinée », reconnaît Coralie.
Elle doit d'être à Cannes à son père « qui me pousse sur la voie du 7e art ».
« C'est lui qui a entendu sur France Bleu l'annonce selon laquelle on recherchait des jeunes cinéphiles
pour être membres du jury-jeunes. » Cerise sur le gâteau, hier, Coralie Paquelier, et les six
autres membres du jury, ont eu l'honneur de remettre le Prix de la Jeunesse, le 23e du nom, à un jeune réalisateur.
Nul doute que, désormais, la petite normande de Boisemont ne regardera plus le cinéma d'un même
œil.
Rémy Lebel.
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