Un hobby un peu différent de l'Informatique?...

La Vannerie

Il y a une vingtaine d'années (1982), me trouvant retraité définitif, je voulais meubler mes temps morts en hiver. Je voyais mes frères s'adonner à la tradition  bien familiale qu'est la vannerie, principalement en osier, en chèvrefeuille (vignoule en patois bressan) et en "paille des bois". Je n'avais jamais pratiqué cette occupation, mais cela me tentait. Je m'y lançais donc...

Premier stade, la recherche des matériaux. Pour l'osier (villon en bressan ) ce n'était pas un problème, avec les nombreuses souches qui bordent les deux mares de la ferme. Elles sont taillées chaque automne, et il n'y a qu'a choisir les brins les mieux adaptés au panier ou corbeille projetés.

Plus délicate est la recherche du chèvrefeuille: Cette petite liane se trouve dans les haies et bois de taillis où elle croît en s'enroulant autour des noisetiers ou autres petits arbustes. A ce stade, elle n'est pas utilisable, car trop tirebouchonnée et cassante. Il faut trouver les parcelles de taillis qui ont été coupées l'année précédente. En effet, les pieds de chèvrefeuille, n'ayant plus de support en hauteur croissent sur le sol, parmi les feuilles ou les ronces éventuellement. On apprend très vite à les deviner et à repérer les jeunes lianes qui se développent rapidement (deux mètres et plus dans une année). A ce stade elles sont à peu près rectilignes et très souples

Les lianes doivent être débarrassées de leurs rares feuilles et leur écorce. Pour cela, on peut constituer un écheveau de lianes, et le lover dans une bassine d'eau chaude . Presque aussitôt, il suffit de pincer la tige et de tirer dessus pour la dépouiller. On a une fine liane semblable à du rotin, très flexible et relativement résistante à la traction et torsion.

Pour ce qui est de la "paille de bois", il s'agit d'une grande herbe (graminée de 1 à 2 mètres) qui pousse le long des talus  et en bordure des bois. Ce matériau devient de plus en plus difficile à trouver, les services municipaux de la voirie débroussaillant les bords de chemins à longueur d'année. Les endroits épargnés sont rares! Les tiges de paille sont à récolter aussi en automne, avant les gelées et leur pourrissement.

Je dois reconnaître que mes premiers essais furent bien laborieux et pas très réussis. Il me fallut beaucoup de constance pour parvenir à un résultat acceptable...

La confection de vannerie laisse libre cours à l'imagination pour les formes et tailles des articles une fois maîtrisé l'emploi des matériaux. Pour moi, il s'agissait de corbeilles et  paniers avec armature en osier écorcé et tressage en chèvrefeuille ou d'articles en paille des bois allant de la corbeille simple à un panier  de pêche avec bandoulière. 

Depuis une dizaine d'années, l'informatique avait supplanté la vannerie... En cet hiver 2005/2006, j'ai éprouvé le besoin de partager un peu mon "temps libre". Cette décision fut un peu tardive, et j'ai eu quelque difficultés à trouver le chèvrefeuille adéquat. Cependant un petit panier a vu le jour... le voici en cours de réalisation et presque terminé... mais pas spécialement réussi. Plus tard, je le badigeonnerai copieusement avec un vernis de ma fabrication (propolis et alcool à brûler) qui lui donnera une teinte mordorée et le protègera des insectes xylophages:

panier en construction.

Pour illustrer mes propos, une photo valant mieux qu'un long discours, j'ai rejoint quelques spécimens de mes anciennes réalisations (ci dessous) ... A gauche celles en "paille de bois", de formes variées, à droite , corbeilles et panier en osier/chèvrefeuille. Les articles en paille sont confectionnés avec un cordon de paille mis en forme au fur et à mesure, et fixé très serré avec une écorce de noisetier (pour moi, j'utilise une ficelle résistante).

quelques paniers de ma construction...

Mars 2006