Ces années de carrière dans l'A.Air ont été plus largement développées ultérieurement:
C'est début 1945, dès l'age de 17 ans (on est encore en temps de guerre), que j'entre dans la grande famille de l'Armée de l'Air avec l'espoir de devenir pilote un jour. Hélas il n'y a pas encore d'écoles de pilotage ni d'avions-école! Il faut se résigner à attendre des jours meilleurs (de 1945 à 51)dans le Service-Général; je suis même incité à suivre un stage pour devenir ....comptable! Malgré tout, ces années ne seront pas trop ennuyeuses puisqu'elles m'emmèneront en Tunisie ( Tunis-El.Aouina et Bizerte- Sidi.Ahmed) puis en Indochine (Saïgon-TanSonNhut, Hanoï-BachMaï et BienHoa) après une "croisière" maritime de 22 jours de Bizerte à Saïgon sur le S.S.Champollion en Juin 49.
C'est en 1952 que se réalise enfin mon rêve: admission dans le Personnel-Navigant comme élève-pilote; il était temps car j'approchais de la limite d'age de 25 ans! Premier stage d'initiation au pilotage à Mitry-Mory (Seine et Marne): 15 heures de vol sur STAMPE-SV.4C , avec le premier lacher solo, le vol le plus exaltant pour un pilote et qui vaut l'attribution de l'insigne d'élève-pilote.
La phase suivante sera l'école de pilotage de Marrakechcomportant à la fois instruction technique au sol et en vol: 180 heures de vol sur N.A.T6 , en vol à vue, V.S.V., voltige, vol de groupe et vol de nuit. Après avoir subi avec succès cette deuxième série d'épreuves, on est aiguillé, suivant des critères médicaux, techniques et préférences personnelles vers la filière "Chasse" à Meknès (Maroc) ou "Transport Bimoteur" à Avord (Cher).
C'est donc la base d'Avord qui m'accueille avec la moitié de la promotion de Marrakech en Juin 54, pour la transformation bimoteur; stage de six mois, une centaine d'heures de vol sur Dassault M.D.312 "FLAMANT" A la fin de ce stage, c'est l'attribution du brevet de pilote avec "carte blanche" autorisant le vol sans visibilité et remise de l'insigne dit "macaron" de pilote. Affectation dans différentes escadrilles par choix personnel suivant le classement final dans la promotion.
Je rejoins alors l'Escadrille de Recherche et Sauvetage en Mer (S.A.S.M. N° 99) à Boufarik (Algérie) où j'effectuerai 70 heures de vol comme co-pilote sur quadrimoteur LANGUEDOC . Bref séjour de 3 mois.
Nouvelle affectation en direction du Vietnam. Me voici à Nha-Trang , base en bordure d'une superbe plage de plus de 5 Km, en tant que moniteur-pilote dans une école de pilotage Vietnamienne avec des jeunes qui effectuent un stage d'initiation sur MORANE 500 puis sur CESSNA-L19 avant de partir se perfectionner aux USA. Une année peu passionnante au point de vue aéronautique, mais très agréable pour la plongée sous-marine...!
Mars 1956, retour en métropole...Brrr, il fait très froid! Petit congé et affectation comme moniteur sur bimoteur FLAMANT 312 et 311 à la base d'Avord pendant 3 ans. Au cours de cette longue affectation, je passe du statut de célibataire à celui de père de famille.
Sur ma demande, je rejoins en 1959 l'Escadrille Outre-Mer N° 83 à Bangui(ex Oubangui-Chari et qui devient alors République Centrafricaine), équipée de FLAMANT-M.D.315 et de BROUSSARD -M.H.1521. Boulot assez intéressant: Liaisons postales dans les districts en brousse, évacuations sanitaires, exercices de tir et bombardement et appuis aériens divers. Séjour de 2 ans, en famille partiellement.
La guerre d'Algérie qui s'éternise m'appelle à mon retour de Bangui: 18 mois au Groupe de Liaisons Aériennes N°45 à Boufarik. Vols sur différents types d'avions: FLAMANT-312 et 315, MARTINET, antique SIEBEL, NORD-1100, BROUSSARD et DAKOTA . Missions très diverses et pas toujours sympas à travers toute l'Algérie, Sahara, Afrique Noire (ex A.O.F.)et Tunisie (Bizerte).
Nous voici début 1963, l'Algérie est indépendante et n'a plus besoin de moi. Ma famille, par contre, me manque et je demande à réintégrer mes foyers. L'Armée de l'Air accepte de me libèrer, après 18 années de "bons et loyaux services"...selon la formule consacrée.
Depuis ce temps-là, je me suis retiré dans ma campagne natale. J'ai changé radicalement de travail, tout en continuant de voler épisodiquement en Aéro-Club pendant une quinzaine d'années (mais très peu d'heures de vol (avions ROBIN). L'heure de la retraite définitive est arrivée, j'ai re-contracté le virus d'une autre passion de jeunesse, la moto (Yamaha 500SR). Ajoutons à cela apiculture, jardinage, pêche et plantation forestière , les journées sont bien remplies.
De plus, il a fallu que mes fils se mettent en tête de m'initier à l'informatique, en 1997. Maintenant, je vole sur Flight-Simulator (ça rappelle le Link-Trainer de jadis) et j'en arrive à cet exercice de raconter ma vie sur le Web. Si par hasard quelque internaute partageant l'une ou l'autre de mes passions atterrissait sur mon site et éprouvait l'envie de me contacter, qu'il n'hésite pas!
Marcel Paquelier, alias "Le Major")