Les années dans le Personnel Navigant.
1. Le circuit des écoles de pilotage.
Aulnat & Mitry-Mory
Sans trop attendre, le 31 mai 1952, je fus affecté au Centre de Rassemblement
des élèves du Personnel Navigant CRPN 745 à Aulnat (près de Clermont-Ferrand). Je rejoignais
donc l'Auvergne avec moto et bagages. Au CRPN étaient regroupés tous les candidats recrutés
pour les spécialités de pilote , navigateur et radio-navigateur. Le recrutement avait été
amplifié, suite à l'équipement croissant en avions de l'Armée de l'Air et la guerre
d'Indochine. Un certain contingent des élèves pilotes étaient dirigés vers les écoles
aux USA, mais seulement parmi les anglophones (dont je n'étais pas…).
Le premier stage de pilotage s'effectuait sur le petit biplan Stampe, avion très sympathique, au sein de
différents aéroclubs de France (Saint-Yan, Challes-les-Eaux, Le Bourget-du-Lac et Mitry-Mory). Nous
étions tous très enthousiastes de faire pour la plupart, notre première expérience
de pilotage. Seul un petit nombre avait déjà un brevet de pilote du 1er degré civil.
En Septembre -Octobre, avec une trentaine de camarades, c'est donc à Mitry-Mory , petit aérodrome
au Nord-Est de Paris, proche de celui qui devint quelques années plus tard Roissy-Charles de Gaulle Airport
que je fus envoyé. Avec ce stage a débuté aussi une nouvelle équipe de camarades qui
allait perdurer des années, tant dans le circuit des écoles (Marrakech et Avord) qu' en escadrille
par la suite.
Ce stage se déroulait évidemment avec tout le sérieux nécessaire, étant donné
qu'il fallait être apte au vol en solo au terme d'une dizaine d'heures de vol en double commande avec un
moniteur. Il n'y eu d'ailleurs que très peu de recalés . Nos moniteurs étaient pour la plupart
d'anciens pilotes de la 2ème Guerre Mondiale 39/45. Hébergés dans une caserne à Dugny
(proche du Bourget), nous avons quand même eu l'occasion de faire quelques sorties nocturnes à Paris.
Ce court stage effectué, nous regagnâmes Aulnat, en attente de rejoindre l'école de pilotage
de base qui se trouvait au Maroc à Marrakech. Nous reçumes alors l'insigne officiel (macaron) des
élèves-pilotes, se différenciant de celui de pilote par une seule aile. Il nous fallut contracter
un engagement de 5 ans, mesure destinée à éviter aux jeunes brevetés pilotes de quitter
prématurément l'Armée pour aller dans le secteur civil beaucoup plus rémunérateur.
En effet, à cette période, les compagnies civiles embauchaient volontiers les ex-pilotes militaires,
faisant ainsi des économies sur leur formation.
Il n'était guère possible pour moi d'emmener la moto au Maroc (nous y allions par voie aérienne),
je la ramenais donc à la maison avant de partir.
Le groupe en fin de stage,
moniteurs et élèves
(je suis le 2° à D, debout).
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L'insigne-macaron de l'éléve-pilote, identique a celui de pilote, mais avec une
seule aile
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